Textes en Confidence
CATHERINE POZZI
Comme une qui se noie

SA BIOGRAPHIE

Catherine POZZI (1885-1934) fut poète, musicienne, physicienne, mathématicienne ; outre des poèmes, elle écrivit 2 nouvelles : “Agnès” et “Peau d’âme”, et surtout un immense Journal Intime (1913-1934) dans lequel apparaissent son mari : le dramaturge Édouard Bourdet ; ses amants : Paul Valéry, Julien Benda ... ; ses amis : Colette, Anna de Noailles, Henri de Régnier, Jean Paulhan, Pierre-Jean Jouve ... ; son fils Claude ; mais au-delà de tous, sa quête intransigeante d’une vérité personnelle et relationnelle.

SES TEXTES

Il y a tant de raison d’écrire, outre celle de publier ; par exemple exalter la conscience, l’attention ; tracer un chemin ; son chemin ; détruire ; croître. Et tout se ramène à une certaine forme de vie, qui est l’œuvre par excellence ...” (lettre à J. Paulhan, 10 juin 1031)

voici les premières lignes de son journal :

Mercredi 22 janvier 1913 : C’est dangereux. C’est dangereux. Et pourtant utile. Plus, c’est indispensable. Et puis, il y a du plaisir. Quand j’étais jeune-fille, gosse, adolescente, est-ce que mes plus belles heures n’ont pas été passées sur des cahiers analogues, à évoquer mes dieux ? Chers dieux que le mariage a fait fuir, revenez, vous vous êtes trompés, je suis seule comme avant. Comme vous avez fui !

Et je le savais, des années plus tôt. Mais quoi. Maintenant, il s’agit de vous rattraper. Et quand vous serez là - toi, celle qui regarde trop loin, toi celui qui déteste les demi-boudeurs, toi l’ambitieuse, toi l’orgueilleuse, toi la folle, toi la croyante, toi le chemin des étoiles et toi le contempteur du ridicule, toi le sage à ma manière, toi le plus bel amour, toi qui mène après la mort et toi-que-les-autres-ne-font-pas-rire, quand vous serez là, assis en cercle, dans un silence que je ne comprends presque plus, nous ferons le bilan. (...)

Pas de lecteur ni en vue, ni que mon caractère descende à désirer. Ceci est une œuvre utilitaire, mono-utilitaire. On n’y mettra pas en épigraphe l’admirable mot de Gourmont : “Chez la femme, l’intelligence a une odeur de sexe.” Oui, oui mais personne n’aura à se boucher le nez ; et le mien retrouve une petite odeur picotante qui le ravigote et l’anime.

BIBLIOGRAPHIE


-  Journal 1913-1934 (Claire Paulhan)
-  Très Haut Amour (Poésie/Gallimard)
-  Agnès (La Différence)

LA LECTRICE

Sidonie Chevalier, médiatrice culturelle, guide-conférencière diplômée, sait donner à écouter le silence dans le son des paroles et dans la chair des mots. Nous prenant par l’oreille, en douce, elle ouvre pour nous la voie vers une œuvre multiple ; le fil conducteur de son choix, c’est le fil rouge de l’amour.


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