Conférence Visuelle
NICOLAS DE STAËL
Je peindrai des tempètes, en rentrant ...

Russe blanc sans papiers, réfugié en Belgique puis en France, suicidé à Antibes en 1955, NICOLAS de STAËL est né à Saint-Petersbourg en 1914. A rebours des trajectoires artis-tiques du XXè siècle, son œuvre commence dans l’abstrac-tion pour un jour laisser advenir la figuration ; le peintre remercie alors Bernard Dorival de l’avoir sorti du “gang de l’abstraction avant”.

C’est en 1939 qu’il expose à Paris pour la première fois, à la Galerie Jeanne Bucher. Il rencontre ensuite à Nice où il vit, Magnelli, Sonia Delaunay et d’autres artistes qui font évo-luer sa peinture vers l’abstraction. De retour à Paris en 1943, il poursuit son travail dans des conditions très diffi-ciles : sans argent, sans ressources, sans atelier, il est de plus frappé par la mort de sa compagne. Puis il rencontre des poètes, des musiciens, change de galerie, se remarie, et finit par s’installer dans un grand atelier. Ce sont les américains qui achètent ses toiles et le sortent de la misère. De Staël se lie ensuite d’amitié avec Braque dont il admire “la règle qui corrige l’émotion”, avec René Char qui lui confie l’illustra-tion de son livre “Poèmes”, en 1951.

C’est en 1952 que se produit la rupture avec l’abstraction. Après la toile “Les toits” qui amorce le retour à la figuration, un match de foot amène enfin le peintre à la couleur et au mouvement ; “une tonne de muscle voltige en plein oubli de soi ... J’ai mis en chantier toute l’équipe de France ...” écrit-il au sortir du match France-Suède en nocturne au Parc des Princes, le 26 mars 1952. Cette montée de la couleur et de la lumière appelle plus de lumière encore : de Staël quitte alors Paris ; il lui faut le Sud : après un voyage en Sicile, il s’installe dans le Midi : d’abord à Lagnes, près d’Avignon ; puis il achète une demeure haut perché à Ménerbes, en surplomb de la plaine de Cavaillon. Il y réalise des paysages et des nus hauts en couleur.

Un séjour sur les côtes de la Manche fait naître des bords de mer dans une palette de couleurs froides. Enfin il retourne dans le sud, séparé de sa famille, seul. Il travaille intensé-ment, “moins fort mais plus équilibré”. Il est au sommet de la gloire, les commandes affluent, il est riche. Il exécute sa dernière toile, “Le concert”, au retour de Paris où il est allé entendre la mu-sique de Schönberg et Webern, une toile de 4m sur 6, pour laquelle on lui a prêté un fort désaffecté, à la pointe d’An-tibes ; il ne l’achève pas. Il se jette dans le vide, le 16 mars 1955.

Hostile aux dogmes et aux diktats, Nicolas de Staël passe sa vie de peintre à expérimenter, chercher, se bagarrer pour rester en mouvement, tenir la fulgurance, contre l’épuise-ment, le découragement, la solitude, les hallucinations. Fouillant la matière et la couleur, il veut expressément tra-duire l’essence des formes et il espère fébrilement que ceux qui regardent son travail se rendent compte qu’ils reçoivent “les images de la vie en masse, et pas autrement, à mille, mille vibrations.”

Il faut travailler beaucoup, une tonne de passion et cent grammes de patience.”

(de Staël - 1945)

l’artiste-conférencier :

LE CONFÉRENCIER : FRANçOIS GALIBERT Observateur critique, admirateur analytique, François Galibert se sent proche de Nicolas de Staël ; quand son regard est attiré, quand son cœur éveille son étonnement puis sa réflexion, son œil de peintre découvre les clés, détecte les filiations, devine les buts poursuivis. Pour François, l’appui figuratif des compositions de Nicolas de Staël permet un travail plus serein et plus libre dans l’exécution. L’épuration de la composition au contact du dessin incite à dégager les lignes de forces avec la possibilité de se référer constam-ment à la réalité qui demeure sous-jacente.

CONDITIONS
-  500 €
-  déplacement & hébergement pour 1 personne

RENSEIGNEMENTS
-  contacter l’association : 05 65 72 66 76 - la.dive@wanadoo.fr


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