La mère est rarement une figure solitaire. On sait sa vulnérabilité et sa dépendance lorsqu’elle met au monde un enfant. On la voit donc entourée de ces figures que l’éthologie nomme "allomères" : de la sage-femme à la commère, de multiples femmes - les "allomères" - entourent la mère et son petit. L’éthologie nous apprend même que la garantie de survie d’un petit tient à la présence d’une grand-mère.
Loin des images modernes qui montrent l’époux comme seul et incontournable soutien de la mère, les récits traditionnels l’ignorent du fait de l’efficace présence d’un groupe maternel - bien plus que d’une seule mère - autour de l’enfant.
L’anthropologie et l’éthologie rejoignent ici le corpus mythique et oral autour des figures récurentes de la mère à l’enfant.
Si cette question préoccupe aujourd’hui c’est que les liens familiaux ne sont plus les liens essentiels, du moins à observer ce qui se passe dans la société : l’enfant est pris en charge par les institutions : crèches, jardins d’enfants, école, centres de loisirs, groupes de jeunesse, collège, lycée, clubs etc. ; ainsi se présente la "Big Mother" dénoncée par un récent livre. Ici, les liens éducatifs ne sont plus entremêlés avec les liens affectifs ; de plus, ils changent constamment et n’assurent pas ainsi la stabilité et la longévité, voire l’immuabilité, dont l’être humain a un besoin primordial et que lui assurent normalement les liens familiaux.
Enfin, la dislocation familiale, la dénatalité, la dispersion des familles, la solitude affective des parents, l’éloignement et/ou le désintérêt des grands-parents, leur isolement ... forment un contexte défavorable à un développement équilibré non seulement des enfants mais également de toute la constellation humaine : parents, affiliés, voisins, vieux, malades, handicapés ...
C’est toute la société qui se voit menacée par les forces de violence que seul un groupe familial heureux et solidaire peut juguler. Mais aussi, de quelle famille s’agit-il - sachant que la famille traditionnelle est à l’origine des structures sociales défavorables d’aujourd’hui ?
L’anthropologie et l’éthologie s’accordent avec les vieux récits pour ouvrir les portes d’autres possibles.
QUELQUES RÉCITS EMBLÉMATIQUES :
Démeter & Perséphone (Grèce)
Moïse (Bible)
Viviane & Lancelot (tradition arthurienne)
7 fées pour 1 bébé (Europe)
Ma Mère l’Oye (Europe)
dame Holle (Europe du Nord)
La Befana (Italie)
Tante Arie et les fées-maraines (France)
La gardeuse d’oie à la fontaine (Grimm)
Le ventre de Moorea (Océanie)
La femme serpent (Caucase)
Pressine, Mélusine, Palestine : une lignée féminine (Moyen-Age)
LA CONFERENCIERE
Agnès ECHÈNE, chercheuse en anthropologie culturelle, conteuse, écrivaine, consultante en communication.
CONDITIONS
400 €
déplacement & hébergement pour 1 personne
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